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La traite de personnes dans les Laurentides

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Droits et recours Laurentides a participé au lancement de la recherche sur la traite de personnes dans les Laurentides organisée par l’organisme communautaire Le Phare des AffranchiEs en collaboration avec le Cégep de Saint-Jérôme. Cette recherche avait pour but de mettre en lumière le niveau de connaissance de la traite de personnes dans les Laurentides, de dresser le profil des victimes ainsi que de parcourir leurs besoins et les ressources manquantes dans notre région afin d’y répondre adéquatement.

> Consulter le rapport de recherche intégral

La traite de personnes signifie « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité […] d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation[1]. » Il est difficile de croire qu’il existe de la traite de personnes dans la région des Laurentides, mais c’est pourtant le cas. C’est une réalité méconnue et un phénomène encore trop peu étudié.

Les participant.es à la recherche étaient choisi.es selon le type d’organisation dans lequel ils ou elles travaillaient à travers les Laurentides. Chaque participant.e devait répondre à des questions en ligne ou participait à des entretiens de groupe afin d’approfondir les résultats de la recherche.

Résultats obtenus

Parmi les 185 participant.es, 53 disent avoir identifié 315 victimes à travers les Laurentides durant les 5 années précédentes. Ce phénomène ciblerait entre autres les filles (30,8 %) et les femmes (64,8 %), dont la forme de traite la plus signalée serait l’exploitation sexuelle (89,8 %)[2].

Les personnes participantes nous ont informés également que les victimes ont des besoins particuliers, et en tête de liste, le besoin en matière de soins de santé mentale et d’accompagnement psychosocial[1] serait le plus évident selon la perception des travailleur.euses.

Durant la présentation, on a décelé à travers les résultats que peu de travailleur.euses, provenant de plusieurs champs d’expertise, connaissaient bien ce qu’est la traite de personnes. Beaucoup se sentaient pris.ses au dépourvu pour intervenir auprès des victimes. Il est en effet difficile de savoir vers quelle ressource orienter une personne exploitée sous une quelconque forme, puisque c’est un phénomène peu connu et peu étudié. Malheureusement, près de la moitié des personnes-travailleuses risquant d’être en contact avec une victime de la traite n’a reçu aucune heure de formation ou n’a suivi aucun atelier de sensibilisation, ce qui peut nuire conséquemment à leur confiance pour repérer une personne victime de la traite[2].

« Selon la perception des participantes et participants, la trajectoire de services de chaque victime est unique, non linéaire et peut s’étendre sur plusieurs années, avec des aller-retour auprès des ressources de soutien[3]. » De plus, différents enjeux liés au travail des participant.es ont été soulevés; par exemple, le manque de connaissance des ressources disponibles pour accueillir la personne directement concernée et le manque de temps pour travailler sur l’ensemble des sphères qui composent une intervention à l’endroit de la victime[4]. Environ trois quarts des personnes répondantes ont mentionné l’intérêt de réaliser davantage de campagnes de sensibilisation et d’offrir des formations afin de mieux outiller les personnes qui seront en contact avec les victimes, surtout afin de réussir à les cibler rapidement[5].

La traite de personnes dans les Laurentides est un phénomène qui existe. Nous en apprenons davantage sur cette problématique et plusieurs recommandations sont faites pour sensibiliser et outiller une majeure partie de la population à l’égard de ce fléau social. La région des Laurentides n’y fait pas exception. Ne restons pas les yeux fermés.

Informons-nous à ce sujet.

RESSOURCES UTILES

  • Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes

Assistance immédiate pour obtenir un conseil, des ressources ou pour faire un signalement

1 833 900-1010

www.canadianhumantraffickinghotline.ca/fr

[1] Ibid., p. 1

[2] Ibid., p. 2

[3] Ibid., p.23

[4] Ibid., p.24

[5] Ibid., p.24

[1] Nations Unies. (2000). Protocole additionnel à la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. https://www.ohchr.org/Documents/ProfessionalInterest/ProtocolTraffickingInPersons_fr.pdf

[2] de la Sablonnière, É., Morin, M-J., Gilbert-Vanasse, C., Khlat, N., Staiculescu, R., Gravel, É., et Lapalme, L.  (2020). La traite de personnes : Ça existe aussi dans les Laurentides, p. 16

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