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Engagez-vous pour le communautaire

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Mouvement de grève historique

Afin d’insister sur l’urgence de mettre fin au sous-financement du milieu communautaire, l’équipe de Droits et recours Laurentides manifestait le 22 février 2022 devant le bureau du député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.

Ce sont plus de 75 organismes communautaires des Laurentides qui se sont mobilisés, unissant leur voix avec le même slogan : « Promesses brisées, communautaire fermé. » Plusieurs rassemblements avaient lieu devant les bureaux de députés de six MRC de la région pour apostropher les élus provinciaux. L’objectif : la reconnaissance du travail essentiel des organismes et la revendication d’un financement adéquat à leur mission.

La mobilisation au Québec s’est terminée le 24 février, après une semaine historique de grève menée par plus de 1 500 organismes d’action communautaire autonome. Une grève d’une ampleur jamais vue dans le milieu communautaire.

Un organisme régional avec un financement local

Pour notre coordonnatrice Shany Perron, l’enjeu majeur du sous-financement se situe aussi dans le fait que Droits et recours reçoit un financement local alors qu’il couvre toutes les Laurentides.

Bilan : seulement quatre employées doivent répondre aux besoins des personnes premières concernées sur un vaste territoire. Or, pour répondre aux besoins, l’organisme doit être présent dans toute la région. Cette présence requiert deux points de service (secteur d’Antoine-Labelle et du Lac-des-Deux-Montagnes), donc trois personnes supplémentaires à temps plein. « Nous œuvrons dans toutes les Laurentides et nous sommes financés juste pour le D, le R et le L du mot Laurentides », explique non sans humour une de nos conseillères en défense des droits.

Ce sous-financement chronique dont les organismes subissent les effets depuis plusieurs années a des conséquences désastreuses : les équipes de travail sont à bout de souffle devant l’augmentation des besoins. Par ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre nous frappe de plein fouet.

460 millions de dollars supplémentaires

Le milieu communautaire dénonce l’incapacité du gouvernement à honorer sa promesse d’améliorer le financement des organismes communautaires de la province. Le gouvernement de la CAQ avait annoncé en 2018 qu’il s’engageait à mieux soutenir les organismes communautaires, mais rien de substantiel n’a été fait à moins d’un an des prochaines élections. Pourtant, quelque 460 millions de dollars supplémentaires et récurrents dans le financement à la mission globale sont nécessaires pour combler le manque à gagner des 4 000 organismes d’action communautaire autonome de tous les secteurs.

De plus, la pandémie n’a fait qu’accentuer une situation qui était préalablement déplorable. Maillons essentiels du filet social et de la vie démocratique des communautés, ce sont les groupes communautaires qui, avec des ressources réduites, doivent soutenir les personnes dont les conditions de vie se dégradent et leur venir en aide.

Un rôle essentiel

La crise sanitaire a démontré le rôle essentiel que joue le milieu communautaire pour répondre aux besoins de la population. Après deux années éprouvantes à faire preuve d’adaptation et de ténacité pour traverser la pandémie, on observe que l’épuisement, le sous-financement et la pénurie de personnel fragilisent les équipes de travail et rendent incertain l’avenir de ces organismes essentiels.

« Ce qui anime les équipes des organismes communautaires présentement, c’est un mélange d’incompréhension et de colère. Plusieurs ont l’impression qu’ils n’ont plus d’autre choix que de sortir dans la rue pour se faire entendre. La CAQ s’est engagée à offrir un soutien financier aux organismes communautaires et pourtant, à quelques mois des élections, aucune promesse n’a été remplie. Chaque journée qui passe sans financement supplémentaire ne fait qu’empirer l’état du communautaire qui est aux prises avec un sous-financement historique plombé par une pénurie de main-d’œuvre qui affecte grandement le milieu », déplore Benoit Larocque, coordonnateur du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).

Les organismes communautaires sont souvent le dernier recours des personnes dans le besoin qui tombent dans les mailles de notre filet social.

« Les organismes communautaires sont sur le bord de la rupture alors que les besoins du milieu sont connus depuis longtemps et que la pandémie rend la situation insoutenable. Des solutions claires et structurantes sont sur la table, mais le gouvernement ne fait que parler. Encore cette semaine, il déposait une énième motion pour souligner l’apport exceptionnel du milieu communautaire à la société. Notre message est clair, ce ne sont pas des motions dont nous avons besoin, c’est de 460 M$ récurrents et indexés au prochain budget du 22 mars! » a de son côté souligné Caroline Toupin, porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire et coordonnatrice du Réseau québécois de l’action communautaire autonome.

Source photo : Droits et recours Laurentides

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