La Ligue des droits et libertés (LDL); Co-Savoir; FACiL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre; le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) lancent la campagne Reprenons le contrôle de nos données sur la souveraineté numérique au Québec.
Cette campagne a comme but d’exiger du gouvernement du Québec qu’il reprenne le contrôle sur l’hébergement de nos données en présentant une stratégie sérieuse pour réaliser la souveraineté numérique du Québec. Elle sensibilise aussi la population aux risques de l’hébergement de données personnelles et sensibles confié à des entreprises privées et étrangères ainsi qu’aux violations de droits et libertés.
Depuis plusieurs années, le gouvernement du Québec sous-traite à des entreprises privées, très souvent américaines dont Amazon et Microsoft, l’hébergement en infonuagique des données qu’il détient sur la population, les ressources naturelles et les infrastructures. L’hébergement de nos données au privé et aux États-Unis pose plusieurs risques.
Le risque principal provient du gouvernement Trump qui peut accéder aux données des Québécois-e-s. En effet, deux lois étatsuniennes, le Patriot Act (2001) et le CLOUD Act (2018), permettent au gouvernement américain d’avoir accès aux données personnelles qui sont hébergées chez des entreprises américaines comme Amazon ou Microsoft. Le risque est présent même si les serveurs sont physiquement au Québec.
Depuis l’élection de Donald Trump et l’hostilité de son administration à l’égard du Canada, ce risque est encore plus criant. La dépendance du Québec aux géants américains pose un deuxième risque : depuis 2011, le gouvernement du Québec a accordé plus de 2 milliards $ en contrats en infonuagique pour divers services à des entreprises privées, dont Microsoft et Amazon. Le troisième risque a trait aux deniers publics : la sous-traitance nous coûte cher et l’économie d’argent promise en recourant à l’infonuagique d’entreprises privées étrangères
n’est pas au rendez-vous. Finalement, les données hébergées chez une entreprise privée québécoise sont aussi à risque, car elle peut être vendue à des intérêts étrangers.
La revendication portée par la campagne vise à exiger du gouvernement du Québec qu’il mette fin à la sous-traitance démesurée au privé et développe, dès maintenant, ses propres infrastructures d’hébergement de données, en priorisant les logiciels libres, pour favoriser une souveraineté numérique populaire et pas seulement étatique. Le gouvernement doit aussi rapatrier l’expertise nécessaire à la gestion des données au sein du gouvernement.
La population du Québec est appelée à appuyer la campagne en signant la déclaration pour exiger la souveraineté numérique du Québec sur le site Web : souverainete-numerique.quebec
La liste des signataires sera transmise aux parlementaires de l’Assemblée nationale en septembre 2025.